L’accueil des personnes qui fuient leur pays d’origine pour quelque raison que ce soit n’est pas seulement un impératif moral. Il est aussi et surtout une obligation juridique stipulée par la Constitution française, le droit européen et la convention de 1951 relative au statut de réfugié, le tout accepté par la France.
Les personnes qui arrivent sur le territoire du pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité doivent néanmoins passer par plusieurs étapes afin de faciliter leur intégration : autonomie langagière, intégration des codes culturels, civiques et sociaux, accès aux droits, et surtout trouver un emploi pour pouvoir subvenir aux besoins quotidiens.
Nous allons relater à travers ces quelques lignes, le parcours et les différentes étapes de deux bénéficiaires du dispositif RéAGIR. Afin de préserver une certaine discrétion et par sécurité, nous ne citerons ni leur nom ni leur prénom.
Je les ai rencontrés en février 2020. En France depuis quelques mois seulement, ils étaient venus accompagnés de leur référente CADA qui les suivaient depuis leur arrivée et qui avait entrepris avec eux les premières démarches administratives inhérentes à leur statut de demandeur d’asile. Quand je les ai reçus la première fois, je n’avais pas mesuré ce que ce statut pouvait impliquer et je n’étais surtout pas consciente des difficultés que j’allais rencontrer pendant une grande partie de l’accompagnement. J’avais face à moi deux personnes volontaires, mais surtout reconnaissantes de l’opportunité qui leur était donnée, à travers le dispositif RéAGIR, de pouvoir envisager un avenir professionnel en France.
Issus de milieux professionnels totalement différents (la vente et l’industrie), ils voulaient tous les deux, dans la mesure du possible, continuer à travailler leurs domaines respectifs. Mais pour arriver à cela, il fallait passer par plusieurs étapes dont la première était d’améliorer leur niveau en langue française.
Ils avaient déjà, grâce au CADA et un centre de langues à Bayonne, pu bénéficier de cours de français. Néanmoins, ce n’était pas suffisant notamment pour pouvoir se positionner sur le marché de l’emploi dans la région. Ils ont donc intégré la formation « HSP 2 – Parcours Français Langue Etrangère », formation qui s’est déroulée au sein de l’INSUP de Bayonne.
Durant 6 mois, ils ont pu consolider leurs connaissances et acquérir de nouvelles notions en langue française, avec en point de mire, l’employabilité. Leur implication, leur motivation et l’accompagnement de la formatrice en charge de leurs apprentissages leur a permis de bien progresser à l’écrit comme à l’oral. Nous avons continué en parallèle à envisager et à travailler sur la suite du parcours en attendant de recevoir une réponse de l’OFPRA, qui avec les mesures sanitaires en vigueur, se faisait attendre, ce qui nous bloquait.
Ce n’est qu’au premier trimestre 2021, que le « saint graal » est arrivé et avec lui une nouvelle perspective d’avenir beaucoup plus sereine. Exit l’épée de Damoclès sur leur tête, il était maintenant temps de confirmer les étapes envisagées en tout début d’accompagnement : inscription à Pôle Emploi, demande d’équivalence de diplômes (équivalences acceptées), suite de parcours « post-HSP 2 » …
Il est très difficile à travers ces quelques lignes de résumer tout le parcours de ces deux bénéficiaires avec les moments de doutes, de questionnements, de volonté d’avancer mais sans pouvoir le faire au vu de leur statut de demandeur d’asile. Mais le résultat est là. L’objectif est atteint. Ils sont maintenant libres de leur choix, libre de pouvoir s’intégrer professionnellement et socialement dans un pays qui les a accueillis et qui leur a donné une nouvelle chance.
Ce nouveau statut de « Réfugié » leur avait ouvert des portes notamment celles de l’emploi. Très motivés, ils ont obtenu très rapidement un emploi dans la vente alimentaire pour lui en CDI et un emploi dans le contrôle qualité d’un grand groupe français de l’agro-alimentaire, en CDD pour elle.
Oihana Reyes